Sans assistance
Sans certitude
Sans dessus dessous
Avant-Scène -On y a cru !
Chaque chose en-mon-temps, le reste en descendant : comment j’en suis arrivé là ?
Ce qui est drôle.
J’ai commencé à courir lors de mon année de préparation du diplôme de mécanicien cycle à Saint Mâlo en septembre 2021. Bon, je faisais toujours du vélo avec les copains et copines (couché principalement, vélo taf aussi)… mais passer des soirées seuls dans une petite maison à Dinard (merci encore Michelle M. !)me laissait du temps.. et le « coin » est juste génial pour courir ; c’est d’ailleurs le meilleur moyen de profiter des sentiers côtiers comparé au vélo.
A l’époque (Du coup, En vrai, je trouve que ça fait bien stylé dans une histoire d’écrire « à l’époque », surtout quand elle commence par « Chaque chose en-mon-temps »), je roulais encore comme un dingue, je participais à des petits ultras à vélo, de 350 à 1220 (pour Paris Brest Paris) où bien je partais seul l’été pendant 2 semaines -avant de retrouver la famille à vélo- me faire 2500 kms pour aller voir les copains dans la Drôme, pour rejoindre un événement de l’AFV !
Bref.. à 46 ans (âge mental plutôt 16, âge physique inconnu, réseau sanguin daté du siècle dernier) , je me disais que courir comme quand j’en avais 15 ou 20, ce serait bien, histoire de ne pas se fossiliser sur le vélo-couché et ne plus savoir courir à 50 ans (Et gamin –enfin plus gamin que maintenant-, je jouais aussi beaucoup au foot avant de me « mettre » au vélo.. et j’adorai les cross au collège… tout en courant régulièrement dans les champs pour aller chercher les vaches à la ferme de Mantilly, Bellevue –bisous papamaman- faut que je vienne en courant vous le dire.. que je vous aime- !).
Les chats ne font pas des chiens ! Parait-il !
Seul, je courrai souvent trop vite… j’ai donc pris le temps ensuite, notamment en courant à Laval (the centre of the discrète Mayenne) avec le groupe May’Run. Et puis, de fil en aiguille.. Enfin, de lacets en chaussures, je me suis retrouvé pieds nus dans la baie du Mont Saint Michel avec le groupe « A la découverte de la foulée naturelle » : mais quel pied !! Merci Gwendal, Fred 😉
J’ai continué à courir de temps en temps pieds nus … mais, pour mon premier trail, le Craon Nature Hall, j’ai rechaussé de vielles et bien usées Inov 8 (que j’avais acheté pour je ne sais quoi il y a quelques années déjà). Les mollets encore bien tendus des 15 kms pieds nu du weekend précédent, j’ai réussi à ne pas me blesser en partant dernier et en bouclant les 15 bornes en 1h9mn.
J’étais foutu !
Le 3 décembre 2021, je partais –toujours dernier- pour éviter de me faire emporter par les premiers- pour le Menestrail… la Cambrousse, 33 kms dans la boue, la nuit, le vent (et toujours sans équipements… vieux maillot de vélo, une espèce de reste de veste de vtt trouée, cuissard court maillot de type short de bain-boue et mes Inov 8 presque lisses).
Souvenirs : https://www.facebook.com/search/posts/?q=menestrail
Ah si ! J’avais déjà ma Stoot Kiska (héritage du vélo longue distance nocturne oblige !).
Il m’a fallu une année ensuite pour arriver à « construire » une « musculature » (ça fait le mec limite consciencieux d’écrire ça… alors que…) et surtout jauger mon effort VS ne pas me blesser car souvent j’avais des courbatures à la limite de la blessure à trop aller vite !
Aimant les défis longues distances… j’étais déjà tenté d’aller tâter de l’ultra… mais chaque chose en mon-temps, le reste en . . . !
J’ai pu tester les Pieds Dans l’Buru… un LDHD sur 12 heures avec un peu moins de temps à chaque tour… 10 tours et 75 kms.. Duquel je mettrai quelques jours à m’en remettre ! Merci Schtroumph Grand !
17 septembre 2022, 6h05… Belle île en Trail ! 82 kms. (merci encore pour le dossard Fred !)
Je termine un peu sur les rotules car je n’ai pas vraiment bien « préparé » l’affaire.. avec beaucoup de vélos et très peu de course
à pied pendant l’été.
Au retour, sur le ferry, je vois que Yohan Nezan (qui était avec moi dans l’Buru) participe à l’édition 0 bis du GRF… Et là je me dis…
c’est dans un an… c’est exactement ce que je recherche comme « esprit trail », comme type d’épreuve ! Presque confidentielle, sans balisage, sans ravitaillements.
Et ça me laisse 1 an !
J’ai même renoncé à mon 4ème Paris Brest Paris au printemps pour me focaliser sur le trail et le GRF… c’est pour dire ! Les potes de vélocouché vont m’en vouloir… mais ils sont tellement gentils qu’ils me pardonneront ces petits bat… (Spéciale dédicace).
Malgré une irrégularité dans mes sorties, je commence à « avoir plus la caisse », mon second « Les pieds dans l’Buru » et mes surprenant 12 tours ne me laissent pas de jambes de bois.. Je peux courir plus vite des trails de 25 à 50 kms comme le May Etik Trail en Mayenne, le Main’Erve Trail, le Trail des petites foulées de caractères… ou encore le Défi du Goüelo au Glazig, qui m’offre un podium surprise !
Eté 2023… sur la continuité de 2022 et même si la vie nous réserve de grands chamboulements. Je cours, je marche.
J’avance.
10 jours dans les Pyrénées.. plus de 9000m de d+ en 1 semaine en mode randotrail : j’adore !
Notre premier sommet à pied à Patricia et moi –le Pic du Tallon- à 3144m.
Ça parait cool comme ça… Mais on ne pense qu’au GRF « en vrai » !
Une belle semaine pour « travailler » la carto.. le matos, les quadris ! (Le Grand raid des Pyrénées est peut-être pour moi l’année prochaine – ceci n’est pas une annonce officielle –je répète- ceci n’est pas une annonce officielle !).
Mais notre parfaite irrégularité dans les sorties et notre sommeil aléatoire, sans compter la « pression » du reste de la vie.. ne permettent pas non plus de s’enflammer : On a la caisse, mais on n’est pas si frais que ça !
Une dernière pinte ou deux lors de France – Nouvelle-Zelande le vendredi précédent le GRF… et puis c’est tout !
Jeudi 14 septembre 2023, 23h.
Nous y voilà ! Karine et Samuel qui viennent de la région parisienne nous rejoignent, Karine et Patricia ont aussi un sacré défi : le GRF en duo !
Côté préparation… Un peu tardivement, on a testé des purées et des boissons (on n’a pas l’habitude de courir « chargé ». J’ai commandé in-extremis deux nouveaux sacs car le mien est trop volumineux et celui de Patricia trop grand… ce sera la surprise !)
Un certain stress est présent car cela représente beaucoup d’interrogations, de préparation (étaler les vivres des 4 bases de
vies dans le salon impressionne !).
Vendredi 15 septembre 2023, 14h… camping le Panoramic !
Bien roulé (merci chauffeur !), bien arrivés.. petit mobil-home vu sur la mer.. ça donne juste envie de rester là avec ce soleil et les
amis.
Mais dans 3h.. ce sera une autre histoire !
Je ne me sens pas –comme d’habitude-, pas aussi détendu. Ce sera pire à quelques minutes du départ. Je n’ai pas envie qu’on se
foire.. Qu’on soit venu là pour « rien ». Ça ne me ressemble pas trop.
T’as changé Seb ! (oui, de lunettes.. photochromiques.. la classe.. et tellement pratiques !).
On va vite se retrouver…
Acte I – On y est !
Dredi 15 septembre 2023, 16h46 Telgruc Sur Mer.
J’étais sûr d’être plein de doutes, j’ai finalement douté d’être sûr d’arriver, très longtemps !
Le Grand Raid du Finistère était idéal comme premier Ultra avec un concept minimaliste : pas de balisage, pas de ravitos et des limites horaires exigeantes… 166 kms étaient un peu gros par rapport à mes sorties de plus ou moins 80 kms, plus que moins réussies… et deux ans de courses à pieds. Mais pas infaisable !
Un scénario incroyable…
Une arrivée improbable…
De la résistance insoupçonnable…
Des émotions indéfinissables…
Délai maximum 31h pour 4034m de D+ en mode suivie de traces au gps (pas de fléchage), et avec 4 « bases de vies » où nos ravitos étaient acheminés.
1 nuit blanche.. éclairée par.. des éclairs qui éclairent les forêts et abers entiers…
Grondement-bien accompagnées de pluies presqu’îliennes, mais bien diluviennes !
Du soleil de « plomb breton », le son des vagues, des horizons à des miles, des cailloux pas doux, des racines pas fines, des chemins boueux, des sentiers pas surfaits, des Bénévoles plein de sourires !
Plus d’abandons que d’arrivées !
Tout avait très bien commencé…
[La suite de cet article n’est pas réservée qu’aux abonnés.. il suffit de lire en dessous … et de tenir la distance, jusqu’au bout !]
Dredi 15 septembre 2023,
Telgruc.17h départ .. dernier sur la ligne… C’est la première fois que j’appréhende autant un départ. Toute cette « préparation », toutes ces inconnues..
Hommage à ceux qui ne sont plus là, partis trop vite… cela me saisit.. me rappelle immédiatement le départ de nos championnats du monde de vélocouché l’an passé, à la même période.. ou on rendit hommage à un ami de longue distance parti beaucoup trop vite. Ses parents et son frère ayant fait le voyage… pour retrouver les amis encore là, pour vivre par procuration ce qu’il a vécu.
Je pars ! D’une sagesse encore jamais vue sous le cagnard (jusquelà jamais v…) .. jusqu’au magnifique Menez Hom.. que j’avais longé à vélo couché il y a deux ans… entre deux… orages !
Après 10 kms, petite gêne avec ces flasques aux fonds semis rigides (oui.. bon.. je ne les avais pas vraiment testées.. je vous ferai la liste .. à la fin… des surprises que je m’étais réservées). Je dois changer mon organisation de sac sur le champ en marchant ou courant (c’est plus sympa) pour éviter qu’elles me fassent des bleus aux côtes.
La montée et traversée du Menez Hom est magnifique.. pas trop dure.. et nous offre une vue panoramique sur la presqu’île pile à l’heure du coucher de soleil.
Plus qu’à descendre.. je me sens bien..
38kms – ARGOL. 1ère base de vie. 21h45 (Barrière horaire 22h30)
Gérée sous le soleil.. cool.. bien mangé, bien bu.. un t-shirt manche longue en merinos fine… . On discute entre Mayennais Steph Piette .. les deux seuls..et finishers!
Je me nourris aussi Oh..Si !.. de ces précieux messages…. vivement d’improbables retrouvailles !
Et puis !..
Et Pluie…
Ho Rage !
Orage…
4h d’orages et de pluie plus loin.. des brûlures qui auraient pu me coûter -dans tous les sens du terme- la peau des fesses.. jusqu’à me casser les c… !
Effrayant, envoûtant.. des-gouttes-en veux-tu en voilà ! Ça claque quelques secondes après les éclairs.. Entrent les arbres, à courir ou faire mine.. pour ne pas s’attirer les foudres ! Je jette un œil derrière pour savoir si je ne suis pas seul.. parfois je ne vois rien.. ni devant.. ni derrière… j’attends le prochain éclair… et le tonnerre qui ne traîne pas, lui !
On se retrouve parfois par grappes détrempées. Ça rassure.. Mais ça ne fera pas un bon cru au final !
Je pense à Karine Hécalé Perlemoine qui fait un duo de dingue (PatetKarinette numéro Deux sans deux !) avec Patricia Hyr .. et qui va devoir s’accrocher pour tenir ce contre la montre longue distance !
Les Psoas en rajoutent une couchent… je me traîne sous la pluie… mais pas beaucoup plus que ces autres noctambules trempés dont la
moitié n’arrivera jamais. Sacré millésime.
74 kms – LANVEOC 2ème base de vie… il est 3h du mat ! (Barrière horaire 6h)
Sans se lamenter, sans rechigner.. sans s’arrêter de croire.. mais sans s’arrêter de douter aussi….Changement complet.. Chaussures (erreur de choix car il avait été annoncé une première partie roulante.. alors que ce fut, notamment avec les orages.. un beau chantier !) chaussettes, short, maillot… mais ça ne passe pas crème !
Ça me brûle !
Dorénavant je vais dérouiller pendant 100 kms.. mais je ne le sais
pas en-corps !
Je sais juste et déjà que je veux abréger mes souffrances pour donner du sens à ce « raid », quelle que soit la fin ! A quoi bon.. sinon !
La pause me fait vraiment du bien et je résiste à ces brûlures pendant 1h… après, pendant mon alternance de marche et course.. le corps semble s’y soumettre, la tête fait des maths, les yeux de la carto (mais quel confort cette montre avec cette cartographie Alexis Lecanu !.. J’aurai servi de guide à maintes reprises.. ça occupe :)).
Maintenant, je raccourci mes « objectifs »… il faut déjà résister jusqu’au lever du jour..
J’ai l’expérience de nuits à vélo… mais des nuits d’été.. pas des nuits de septembre qui durent des plombes.. et précisément 10h !!!
[La suite.. après la nuit]
https://strava.app.link/W7HlrGrFcDb
ACTE II – On y est En-corps !
Le début de la Suite !
(Oui.. il faut aussi de l’endurance pour écrire et lire)
Sadi 16 septembre 2023.. 4h02. Base de vie de LANVEOC. Barrière horaire 6h30
Mes pieds sont secs et une bonne ampoule m’est offerte en souvenir car j’ai chaussé les formules 1 un peu ajustées mais absolument rien de gênant. La crème spécifique aidant (et une bonne préparation des pieds depuis 1 mois)… Je change donc de chaussures pour gagner en confort et espace, les Kjerag Nnormal II vont dorénavant devoir me supporter (et elles le font très bien) !
Des échanges de messages nocturnes encore et toujours plus que précieux me font du bien… mais je ne promets rien. Les retrouvailles avec Patricia paraissent impossibles avant la fin de l’épreuve, ou, tout du moins pas en la courant entièrement… car je ne sais combien de temps je vais tenir… je ne sais pas si les filles, en duo, les dingues !… vont passer les barrières horaires et pouvoir continuer…
Mais on n’est quand même pas venu au bout du monde pour tout foirer… me dit une petite voix au fond de moi … et qui ne me lâchera jamais !
Je repars et espère aller à Camaret, la prochaine base de vie à 36 kms ! Si proche et si loin.
J’enfile le maillot de vélo des Audax Lavallois… j’ai toujours aimé porter ce genre de maillot pour courir, c’est confort, il y a des poches, une longue fermeture éclair pour ventiler, c’est léger et sans couture… et il est beau !
Le départ est plus que pénible car je ne peux absolument pas courir du fait des brûlures… et pourtant ça descend !
Les psoas ont disparu pendant la très très longue pause !.. c’est encore un coup des endorphines ça !
Seul dans la nuit, avec mes doutes… ceux qui alimentent le mental pour le nourrir d’espoirs insoupçonnables !?
Un long flirt avec la plage de galets commence ! Mais sur le GR peu roulant… je me traine !
Je retrouve un participant qui a emprunté la plage au lieu du Gr… mais ça ne change rien, ce n’est pas plus facile !
Ronan et moi formerons dorénavant un duo assez homogène un sacré bout de temps ! On s’aide, on se rassure et j’essaie de ne pas trop me plaindre Quand l’un va bien, il relance et c’est une invitation pour l’autre à s’y remettre !
On arrive ainsi et patiemment au point d’eau de Roscanvel.. plus que… 23 kms avant Camaret ! Encore 23 kms !!!
Je me connecte au suivi en live pour voir si Karine est arrivée à temps à Lanvéoc… il est 6h15 et elle y est !
Je n’ai pas pris en compte que les barrières horaires ont été repoussées de 30mn… donc je pense vraiment que c’est foutu pour elles ! Mais parfois, entre le suivi gps et la réalité du terrain ça peut être différent. Je repars donc du ravitaillement en me disant que le relais des filles risque d’être compromis, en tous cas que le passage à Camaret avant midi me semble (quasi) impossible !
En fait, ce dont on est sûr c’est qu’on ne sait plus trop ce qui va dorénavant se passer…. ça devient encore plus incertain !
Vers 7h15, je regarde à nouveau et Karine est repartie ! Incroyable !! Génial ! Je ne sais pas encore mais c’est le début d’une autre aventure pour nous ! Pour leur duo et mon solo qui s’est transformé en tandem ;
Le jour va -enfin- se lever sur la Pointe des Espagnols et ça me vivifie -malgré ce temps de canard cendré, communément appelé « Brassemer cendré »… comme nous, il ne décolle plus- !
On approche des 100 kms… Je suis en train de largement dépasser ma distance max (85kms)… mais mon seul et unique objectif est d’arriver à Camaret pour me soigner et me poser !
A chaque étape, ma progression sera ainsi : 1 bonne heure de forme, très agréable en sensation… puis 1 petite heure à s’impatienter de ravito d’eau où marcher me fait du bien mais m’agace…… petit arrêt qui me requinque pour 1h… avant de retrouver cette impatience qui me caractérise tel’aimant avant la prochaine base de vie.. ces heures où je lutterai contre le sommeil aussi.
Sadi 16 septembre 2023, 9h53 (barrière horaire 12h30). Base de vie de Camaret.111 km
On s’était imaginé d’arriver avant 10h… c’est fait avec beaucoup de patience (les discussions sur nos expériences de longues distances nous alimentent.. et ne nous écœurent même pas (c’est bon signe, non ?)!
Ceci dit, c’est la première fois que je dois me méfier des barrières horaires sur un trail (qui sont particulièrement basses au GRF, ce que je trouve bien). Mais on est quand même large. Maintenant… je sais que SI je repars, je suis de moins en moins incertain d’arriver !… Et comme à Lanvéoc, je ne tergiverse pas.
Correspondance :
9h33 Z. « je tente ma chance en partant de Roscanvel, je rejoins Karine là. Je doute d’arriver à temps à Camaret. J’irai te retrouver sinon. »
9h41 O. « D’accord. J’y arrive dans 10mn. On se redit. Soit je m’abandonnerai à la sieste. Sois j’aurai la bêtise de repartir »
5 scénarios sont donc possibles :
– Je ne repars pas… et le duo des filles est hors délai.. fin de l’histoire… plus qu’à aller à la plage noyer nos chagrins ;
– Je continu mais les filles sont hors délais.. et Patricia me rejoint sur le parcours pour finir ensemble (ce qui me semble, à cette heure, le moins impossible)…
– Je continu ET les filles sont dans la course.. Patricia réussie à passer à Camaret … et on finit chacun seul car trop d’écart de temps ;
– Je continu ET les filles sont dans la course.. Patricia réussie à passer à Camaret… et on se retrouve pour terminer ensemble (si je continu de ralentir et qu’elle ne décélère pas du tout !).
– Je m’arrête et les filles réussissent… un coup à se faire chambrer pendant des années ça !
J’arrive à la base de Camaret (avec soulagement !!).. je vais me faire une toilette (grosse déception de ne finalement pas avoir de douche… dans un gymnase, c’est quand même bien dommage) et me changer, me crémer avec des pu… de douleurs !… et ensuite je passe aux plaisirs de la table, me pose et mange ma super salade maison « riz complet de Camargue, avocat, filet de dinde, raison sec, fromage local » tout en buvant une St Yorre.
Je fais comme si de rien n’était.. j’observe en silence ceux qui abandonnent, ceux qui dorment, ceux qui repartent déjà, ceux qui sont entourés de leur assistance (parfois nombreuse et presque envahissante, voire bruyante..).Je me sens très bien seul à ces moments, je sens que c’est l’essence même de ce que je souhaite comme expérience.
Tout préparer seul avant demande une organisation, des prévisions, de la méthode.. et du feeling…. et quand, le jour j, tu es un peu en vrac à la base de vie… ça permet de se réveiller… de fouiner dans ses sacs bien préparés.. ça occupe l’esprit à autre chose aussi.
Et puis ça me gênerait de demander à quelqu’un de se réveiller à 3h du mat pour me préparer mon ravitaillement, me l’apporter et tout ranger.. et recommencer à 10h puis à 16h…
Pour terminer sur ce sujet des assistances, le classement pourrait préciser ceux qui ont une assistance et ceux qui n’en n’ont pas (car ça n’a rien à voir en gestion et repos) ;
Bref !
J’ai aussi la chance de ne jamais avoir de contraintes alimentaires… même si sur si long j’en avais un peu marre de certaines purées et barres énergétiques, j’ai plutôt bien géré et assimilé (sans trop avoir testé… oui… j’aime les (bonnes) surprises !) Je continu de ne pas gamberger malgré la pluie que j’entends sur le toit du gymnase (c’est presque paradoxal car c’est un peu l’inverse quand je repars à courir/marcher, la douleur aidant !).. Ronan est prêt aussi…
Le scénario 1 vient de s’envoler… je vais y arriver ! C’est sûr !
Je regarde alors le suivi en live… et que vois-je !? Patricia est bien sur les sentiers et à mes trousses ! Elle va donc tenter le tout pour le tout ! Je dis à Ronan que c’est quasi impossible de faire ces 23 kms à 10 km/h de moyenne et me dis qu’on se retrouvera sans doute sur le sentier du retour, elle sera ma « Pacer» !
Le scénario 2 vient de commencer… on va se retrouver, c’est sûr ! Je range mes affaires dans ce grand sac en toile de jute (super idée
ces sacs l’orga du Grand Raid du Finistere ! Ils sont prêts à notre arrivée, les bénévoles nous aident à les refermer, c’est top !).
10h47 ! Quelques gouttes accompagnées de quelques doutes !
Mais ce sont les dernières et les derniers. Une autre aventure commence !
Direction le Cap de la Chèvre !
Direction les retrouvailles et l’arrivée !
Je suis « en forme » mais ça me brûle en silence… les pointes de Camaret sont longues et caillouteuses… venteuses.. Je ne les aime pas là ! Au bout d’une heure on n’a pas fait 6 kms… On gère « tranquillement » pour viser 16h à la pointe… mais ça me partait long c’t’histoire ! Mon unique objectif étant maintenant de retrouver Patricia, je regarde le suivi live pour envisager la suite Il est bientôt midi et je vois qu’elle avance vite.. elle double pas mal de concurrents, solos ou duos, le suspense est à son comble, c’est excitant et incroyable !
Ronan fait une belle chute et s’ouvre la main… rien de grave.. mais ça réveille et ça nous indique qu’il faut remonter le curseur de la vigilance ! Dans tout ça, je ne sais pas, je ne regarde pas mon tel.. Vers 13h, je lis :
11h58 Z. « Tu es reparti de Camaret ? » … je regarde le suivi… Patricia est sur le sentier, soit ils l’ont laissé repartir avec la balise malgré la barrière horaire dépassée, soit elle a passé la barrière horaire et est sur mes trousses !! Je ne sais pas quoi croire !
Scénario 3 en route… Je ne peux pas croire encore au scénario 4 !
13h15 O. « Oui, j’ai réussi .. Désolé je ne fais que voir ton message. On se retrouve sur le sentier vers le dernier point d’eau ?
13h16 O. C’est le plus direct pour toi je pense..
13h18 O. Ou tu fais tout le tour aussi ?
13h20 O. Je vois que tu as la balise active.. ils t’on donc laissé libre de repartir ! Je suis dans 2h à la pointe de la Chèvre. Je me connecterai à nouveau.
13h21 0. Vivement ! »
13h23 Z. « J’ai réussi à arriver à temps, en avance même à 12h00. Donc je continue. Je n’ai pas dis mon dernier mot.. même si je suis la dernière »
Pour tout dire, il y a trois éléments qu’il faut avoir en tête à ce moment-là :
1. la barrière horaire était de 12h30 et non 12H (on avait zappé cette extension).
2. un bénévole lui a mis la pression en lui indiquant qu’elle devait être repartie avant 12h30 (hors une barrière horaire est prise en compte à l’arrivée et non au départ de l’étape, comme lui a gentiment rappelé une autre bénévole -ils ont fait un sacré taf !!).. Dans le doute, Patricia s’est donc encore plus speedé !
3. Derrière elle, tous ceux qui arrivent sont « hors délai » et doivent donc arrêter la course ! Elle repart donc la dernière, la réussite au bout des semelles
13h25 O. « Fonce .. Tu m’impressionnes ! »
Scenario 3,5 en route !
Les vues sont incroyables, les plages magnifiques, les falaises trop hautes et les cailloux n’arrêtent pas de traverser sans regarder sur les sentiers ! On arrive au point d’eau qui demande un aller-retour en côte (comme à Landevennec : mais pourquoi !?).. c’est usant.. mais on y va !
Petit coucou à la caméra pour bafouiller …et avouer que vue où j’en étais, je ne pouvais que réussir ! Et comme c’est dans la boite, impossible de faire autrement .
On repart, de l’autre côté de l’immmensssse plage de Kersiguénou.. Je regarde à nouveau le suivi en live et vois que Patricia avance super vite ! C’est dingue ! Il n’y a plus que 9 kms entre nous… avec des jumelles, je suis sûr qu’on aurait pu se voir depuis chaque côté des falaises !
Scénario 4 activé ! Hallucinant ! Incroyable !
Tout ça m’invite à faire une sieste pour savourer, gérer les émotions… mais je ne trouve pas d’endroits opportuns.. Et puis ce serait chouette d’aller jusqu’à la dernière base de vie avec Ronan !
Sadi 16 septembre 2023, Bas d’enVie du Cap de la Chèvre, 16h02 , barrière horaire 18h.
Régularité, gestion de l’impatience et de la douleur… mental et, évidemment, l’irrésistible envie de se retrouver sur ce défi de dingue !
Je suis accueilli par Karine et Samuel (notre pilote de luxe depuis Laval), c’est top ! Les bénévoles et le public sont aussi très accueillants… On sent que c’est déjà quasiment l’arrivée..
Une fois ici, à 28 kms du but, seuls un accident ou une blessure pourraient nous arrêter !
Je ne me laisse pas trop distraire et reste focus sur mon alimentation, mon hydratation… les pieds vont bien, les jambes aussi même si les cuisses sont raides… mais c’est ailleurs que ça fait mal… ça va vraiment finir par me coûter la peau des fesses cette histoire. Ma priorité est de soulager les brûlures… ce qui les ravive autrement.
Aller… bientôt une autre aventure commence..
Je guette les arrivées !
Pour un nouveau départ !
Acte III – On l’a fait !
Grand Raid du Finistère 2023.
F I N dusspectacle !
166kms, 4034 mètres dénivelé positif et autant de négatif (c’est pas le tout de savoir monter.. il faut savoir descendre !), sans compter les montées d’André l’Anim’ (un orchestre rocambolesque à lui tout seul !)
28h31..
Sadi 16 septembre 2023.. 16h16 !
Je continu de manger.. boire.. et j’entends les bénévoles et le public applaudir tous ceux qui arrivent au compte-goutte..
Karine et Samuel suivent Patricia Hyr en direct live.. Elle n’est plus très loin !
Je me lève et tombe… dans ses bras !
Elle est là ! Nous sommes là ensemble, embrassés par l’émotion, envahis par le sentiment de la réussite incroyable de ce défi croisé, ce défi d’équipe avec Karine ! L’euphorie et l’intensité des retrouvailles !
Le mental et l’envie de se retrouver sont un moteur aux watts -que même Courtney Dauwalter ou kilian Jornet réunis ne peuvent pas fournir- ! (J’ai d’ailleurs été con-tacté depuis… Nnormal !)
Besogneux.. on se remet à table… quelques mots et regards complices trahissent notre future réussite ! Ronan assiste au spectacle pendant qu’il se fait bander la main blessée. Les présentations sont faites. Plus qu’à repartir !
Il repart avant moi.. On se donne rdv tout à l’heure 😉
16h47. Je repars seul.
Pour deux raisons : il faut que je passe 1h à serrer les dents et accepter à nouveau mes brûlures.. et je trouve ça encore stimulant et drôle de devoir jouer au chat et à la souris !
Mon début d’étape est un calvaire. En corps !
Mais l’esprit arrive tant bien que mal à s’évader et se laisser absorber par les émotions.. par l’imminente réussite de ce défi et ce scénario absolument incroyable !
Cela fait pile 24 heures que je suis partie !
Le sentier est MAGNIFIQUE… l’eau turquoise.. les pins.. les falaises.. le soleil encore chaud..
Après 6km ou je prends le temps de marcher, courir à minima, Patricia, qui est partie quelques minutes après moi, me rattrape.
On se retrouve enfin.. seuls.. dans notre bulle à ciel ouvert..
On est dans les devers et les pins… ça n’arrête pas de monter et descendre jusqu’au point d’eau du port de Morgat.
On a augmenté le rythme (enfin moi 😉 on est bien physiquement.. on est bien !
149kms ! Arrêt rapide à Morgat (point d’eau) où le bénévole nous demande si on a bien nos frontales… et oui.. on risque d’arriver de nuit quand même !!
Il reste 17 kms… et quelques belles ascensions !
Nous repartons bon train.. sur le plat je m’accroche car je n’ai plus couru aussi vite depuis le départ !
On enchaîne les montées et on continue de doubler des concurrents..
On retrouve Ronan à 10kms de l’arrivée. On se redonne rdv car il reste dans son rythme pour terminer et nous on reste un peu sur le 220 !
La dernière difficulté est vraiment exigeante ! Il reste 6kms… la nuit tombe petit à petit, il est bientôt 21h, on ne peut pas aller beaucoup plus vite tellement c’est escarpé..
Vivement la dernière plage ! On double encore quelques participants boiteux.. ou exténués. On se sent frais à côté !
Personnellement comme j’ai couru sur la réserve depuis le départ.. je ne me sens pas très emprunté.. seules les cuisses et dans une moindre mesure les plantes des pieds commencent à moins amortir.
Patricia est toujours aussi à l’aise malgré ses 75kms à haute intensité !
On court comme on aime et comme on sait faire. Patricia imprime le rythme sur le « roulant », je passe devant dans les bosses et surtout les descentes. Un combo parfait !
L’énergie du mental.. les endorphines du sport.. sans parler de « l’hypo-ça-t’amuse », la « test-Oh-fanfarone », les « œufs-trop-gen », et, comme de bien qui finit bien, la fameuse « Dop-à-Mine » !
De l’opium en barre tout ça !
A la frontale, au crépuscule… nous nous glissons dans la nuit.. On cafouille un peu pour trouver l’entrée de la piste qui remonte à Telgruc.. on commence à se relâcher !
Je pensais que ça allait se monter tout seul ces 2.7 kms..
Mais à 800m de l’arrivée je dois marcher, je sens mon corps se relâcher.. les émotions me remplir. Je baisse l’intensité de ma frontale pour me mettre dans une petite bulle, Patricia a pris un peu d’avance.
J’aime aussi ce moment où je sens mon corps et mon esprit vides et envahis… je réalise ce que je viens de faire. . Ce n’est pas un exploit, je n’ai pas sauvé le monde et encore moins l’humanité (et Bruce Willis est aphasique ;( on est foutu.), je n’ai rien fait d’autre que tenter de résister, que de RÉALISER.
Je ne fais pas ça pour me prouver des choses. . Juste par goût de l’aventure, et l’aventure PARTAGÉE. Juste parce que j’ai la chance de pouvoir le faire. Pour découvrir encore et en corps ce que le cœur, l’esprit et le corps sont capables de vivre !
Par pur plaisir ! (Même en ayant tout fait pour abandonner 36 fois… ).
Patricia m’attend. En silence on marche côte à côte. Je ne peux pas m’empêcher de grommeler après ce chemin ennuyeux, le reste est tellement beau !
Main dans la main.. comme des gamins.. comme demain. A deux mains… bisous, salut, bisous !
Un chat traverse là-bas…
Ça sent le générique de faim… (ça sent la galette autrement dit !)
C’est le dernier virage. . Les lueurs du village… un papi assis sur sa chaise de plage, sous un lampadaire à la lueur jaunâtre.
On court à nouveau pour franchir la ligne et sonner la cloche ! On y est ! On l’a fait !
Karine et Samuel nous attendent ! Quelques bénévoles nous accueillent et nous applaudissent (on a offert un sacré suspens quand m’aime !) :-).
On a même le droit à une médaille en booua 😉
Nous nous enveloppons dans notre bulle quelques précieux instants encore où nos larmes et nos mots glissent…
IV – Coulisses
15heures de courses – 10h de marche (bordel… c’est long, c’est lent 5,5 km/h !) 3 heures passées aux bases d’enVies !
Quelques larmes… beaucoup de sourires et d’émotions… Des retrouvailles ! l’Amour du trail…
Collection Printemps-été 2023 !
Chaussures : Kjerag Nnormal I (42-850 kms) puis, à Lanvéoc II (pointure 42 2/3 -30kms)… et vachement mieux pour un Ultra car les premières sont un peu serrées pour cette distance.
Chaussettes : Sidas Run Anatomik Crew avec les Kjerag I, Sidas Trail Protect avec les Kjerag II et Kinetik Aktiv Hight Flore depuis Camaret.
Short : Craft Adv essence 2 jusqu’à Lanvéoc (sans sous vêtement et avec l’orage = brûlure !! … mais pas si sûr que ce soit dû au short car je l’ai porté ainsi des centaines d’heure.. La vaseline sera mon amie !). Puis Sherpa Race Wise à Lanvéoc avec caleçon Cimalp Under : parfait et capacité d’emport améliorée grâce au Sherpa (mais plus serrant que le Craft). Changement de sous vêtement à Camaret avec un Saxx Kinetic hd (mais le mal était fait !).
T-shirt : Mérinos manche courte Cimalp jusqu’à Argol Mérinos manche longue Cimalp jusqu’à Lanveoc Maillot cycliste Chef de File jusqu’à l’arrivée ! J’adore.
Veste : Odlo Zero whight dual dry : elle est parfaite !
Casquette : CIELE
Sac : salomon sense pro 10 : parfait… sauf les flasques à fond semirigide que j’ai dû remplacer par des « normales » car elles appuyaient sur mes côtes (oui… je ne les avais pas vraiment testées…)
Electro disco !
Frontale : Stoots Kiska avec 3 batteries = 400 à 1000 lumens ! le top !
Montre : Garmin Epix Pro 2 avec carto Alexis : un must et un plaisir pour le guidage (mais penser à enlever le tactile sous les trombes d’eau).
Batterie externe utilisée au ravito de Lanvéoc pour mon S1Oe (dans son petit sac congélation étanche !) : Nitecore NB2 10000 mAh
Soins T’souin t’souin !
Fiole de sérum physio, mouchoirs, un bout de micro serviette, couverture de survie, 2 pansements et 1 ibupro (l’endorphine est bien plus efficace !).
Aux bases de vie dans mes sacs : gants et serviettes, crème pieds Alvidiem (qui j’ai dû utiliser pour mes brûlures aux fes…) Ça pique !!! Je ne recommencerai plus… trop douloureux à supporter pendant 12H ! Dentifrice et brosse à dent.
Miam miam ! Glou Glou !
Barres, purées et boissons soupes – pastèque Naak et décath : j’ai vraiment aimé (oui… c’était un test !!) avec des barres salées et sucrées de Meltonic ! Plus ou moins 1 barre et ou 1 purée + 1 flasque de 500ml par heure. Il m’a manqué d’eau claire sur la fin des 2 premières étapes (il me manquait 250ml)… corrigé après Lanvéoc avec une flasque en plus dans la ceinture du short !
Aux Bases d’enVies : une salade de malade avec Riz de Camargue complet, filet de dinde du boucher, avocats, raisins secs de Turquie, fromage local à pâte dure. Saint Yorre…. Et j’ai tout bien mangé comme un grand !
Oublié le chocolat noire en tablette… Pas mangé les galettes sèches aux sarrasins… mais j’en ai baladé pendant quelques étapes ;)… et il n’en reste déjà plus !
Remerciements :
A notre quatuor… Samuel dans le précieux rôle du « Chauffeur de luxe ! », Karine dans le rôle de « La première Dame qui a doublé sa distance de trail la nuit et sous l’orage » et Patricia … (je suis ému, je ne peux pas tout écRire tout ça quand m’aime !) Dans le rôle de « La première Dame qui a doublé plein de participants pour passer les barrières horaires à temps et me retrouver ! »
A François Hinault pour cette idée géniale et sa réalisation ! Son écoute pour les futurs GRF encore plus-mieux (ouai, j’aime bien arriver dans une salle tiède avec des galettes chaudes, des bénévoles survoltés et des douches de larmes.. et j’aime bien la bière loT-cal O-Taquet ! 🙂 … et j’aime bien que les classements indiquent qui est assisté ou non, sans jugement, ça permet de se caler par rapport aux autres de façon équitable).
A tous les bénévoles pour leur présence et leur sourire, leur aide précieuse et la bonne ambiance !
A tout-e-s les Mayennais-e-s –organisateurs et participants- grâce et avec qui j’ai partagé des kms de trail depuis mes débuts il y a deux ans !
A ceux avec qui j’ai partagé des doutes, des bouts de nuits, des cailloux sur ce long chemin !
A mon mental et mon insouciance !
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